Sud de Seine – Discours d’orientations budgétaires – 7 avril 2011

Je ne reviendrai pas sur les éléments d’analyse financière qui viennent d’être brillamment exposés par notre collègue Joël Allain. En l’écoutant, je me disais deux choses : que la situation est bien loin de s’arranger, et que nous avons bien raison, nous écologistes, de prôner un autre développement et d’autres manières de le quantifier, qui n’aient rien à voir avec ces points de PIB, de croissance etc. !

Lors du DOB de l’année dernière, je signalais déjà l’inquiétude de mon groupe quant à aux conditions de survie de notre intercommunalité, eu égards aux formidables réformes prévues par le gouvernement Sarkozy. Ces inquiétudes étaient fondées, l’Etat nous a fait les poches, et si nos finances sont toujours saines et bien gérées, notre capacité d’autofinancement a fondu comme neige au soleil. La conclusion de la note budgétaire est toujours positive : on fait plus et mieux avec moins. C’est une des qualités de la gauche que d’être inventive mais là, on finit par se demander comment on va pouvoir raser gratis une année de plus….

Supposés faire toujours avec toujours moins, il va nous falloir hiérarchiser nos priorités, une fois de plus bien sûr.

Celles de mon groupe sont claires et tiennent en une formule désormais consacrée, et malheureusement trop souvent galvaudée : « développement durable et solidaire. » Il s’agit donc pour nous de savoir si le compte y est.

Globalement oui, bien sûr. A quelques exceptions et conditions près.

Je ne reviendrai pas sur Auto Lib’, vous connaissez notre position. Celle de la majorité de notre exécutif nous coûte la bagatelle de 28 + 49 kilo euros, pour 12 stations que nous considérons comme inutiles. La recette pour droits de voieries nous reviendra, seulement à hauteur de 54 kilo euros, ce qui laisse à notre charge 23kilo euros à partir de 2012.

Je ne reviendrai pas non plus sur ce que nous coûte nos piscines, qui même rénovées ou reconstruites, et certaines, gouffres énergétiques, devaient clairement l’être, sont bien loin d’être exemplaires en matière d’économies d’énergie. Il faut dire qu’une piscine en Ile-de-France, en soi, évidemment, cela n’a rien d’écologique… Il y avait selon nous quelques millions d’euros à répartir autrement.

Alors que dire pour l’année à venir ? et bien finalement peu de choses.

Nous aurons à cœur que les positions écologistes soient réellement entendues, puisque comme l’un de nos collègues se plait toujours à me le répéter, « il ne suffit pas d’avoir raison ». Certes. Nous espérons donc qu’il ne nous faudra pas attendre à Sud de Seine que les catastrophes naturelles, sociales ou technologiques nous donnent raison. Cela veut donc dire qu’il faut mettre le paquet sur l’environnement et le social, et rapidement.

Nous avons été les premiers à porter le dossier insertion des clauses sociales et environnementales dans les marchés. Cela date d’avril 2009 ! Nous avions évoqué ce dossier à la première réunion de la commission santé environnement, cette commission laissée en déshérence après le départ de Monsieur Wehbi, et que notre groupe, par l’intermédiaire de Jean-François Dumas a décidé de reprendre. J’en profite pour remercier Agnès Peria, qui a accepté de travailler ave nous sur ce dossier dès le début, et surtout, Catherine Picard, qui, une fois la compétence emploi transférée à Sud de Seine, a soutenu en bureau communautaire ce dossier, et pilote actuellement le groupe chargé de sa mise en œuvre. Nous nous réjouissons donc de la première étape qui vient d’être franchie dans le cadre des marchés relatifs aux piscines de Bagneux et Clamart. De quoi les rendre un peu exemplaires… Il faut vite passer la vitesse supérieure et étendre ces clauses à tous les marchés de l’intercommunalité et des villes.

Nous avons également été les premiers à porter la cause de l’économie sociale et solidaire, et si les actions d’information et d’accompagnement des porteurs de projet vont bon train, nous attendons encore de pouvoir réaliser la ressourcerie-recyclerie dont notre territoire à besoin. Je remercie ici Sonia Hassaïm et son équipe, dont l’investissement permet la mise en œuvre de l’ensemble des actions sur ce secteur.

Nous attendons bien sûr, dans l’ensemble, que le compte y soit du point de vue des embauches ou transferts de personnels, qui devront permettre de mettre concrètement en œuvre nos priorités sans charge de travail incommensurable et démotivation pour nos personnels.

Les élu/e/s d’Europe écologie – Les Verts savent que les contraintes financières que l’Etat impose sont injustes et exorbitantes. Mais ils savent aussi que des efforts de priorisation sont toujours possibles. Nous attendons que l’esprit de la sobriété heureuse chère à Pierre Rabhi éclaire Sud de Seine, et nous permette de remplir, auprès de nos concitoyennes et concitoyens, les missions les plus essentielles mais aussi les plus raisonnables, pour celles et ceux qui vivent aujourd’hui, mais aussi pour les générations futures.

Je vous remercie.

 

Mme Vanessa JEROME

Conseillère communautaire Sud de Seine

Maire-adjointe de Clamart en charge du Développement économique

Présidente du groupe Europe écologie – Les Verts de Sud de Seine

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